Diffusion en streaming

Par le 20 janvier 2019

Le streaming est le format de diffusion d’une Webradio qui s’apparente le plus Ă  la Radio (FM / RNT). Il s’agit de diffuser du contenu en direct, qu’il s’agisse d’enregistrements rĂ©alisĂ©s en amont, de musique via une playlist, ou d’une rĂ©alisation en direct.

Ce mode de diffusion implique une infrastructure informatique assez complexe, qui se doit de fonctionner en permanence, disposer d’une bande passante consĂ©quente (dans le sens oĂą une simple ligne ADSL ne peut suffire) et ĂŞtre surveillĂ©e des attaques potentielles. Heureusement, nous le verrons d’ici peu, il existe des solutions d’hĂ©bergement opĂ©rĂ©es par des professionnels. D’autre part, il peut s’avĂ©rer nĂ©cessaire de produire du contenu en temps rĂ©el ; il faudra donc disposer d’un studio et/ou Ă  minima d’un ordinateur de diffusion de contenus prĂ©-enregistrĂ©s. Nous verrons, lĂ  aussi, qu’il existe plusieurs alternatives.

L’automate

A la source du streaming, comme il est peu probable que nous ayons la possibilitĂ© de rĂ©aliser humainement du contenu 24 heures sur 24, il nous faudra un automate de diffusion (un DJ infatigable et corvĂ©able Ă  merci). Il s’agit la plupart du temps d’un ordinateur sur lequel tournera un logiciel d’automation. Il peut s’agir d’un simple lecteur audio piochant des sons au hasard, ou d’un logiciel spĂ©cifique dĂ©diĂ©, intĂ©grant des règles de programmation et un calendrier.

Pour la version simple, VLC s’avère fiable, ClĂ©mentine est un autre choix. Dans ce cas, il faudra prĂ©parer un dossier avec les sons, puis les intĂ©grer Ă  une liste de lecture qu’on ferra boucler. On peut imaginer ordonner les morceaux ou les jouer de manière alĂ©atoire. Ces deux logiciels sont gratuits, et fonctionnent sur tous les systèmes d’exploitation.

RadioDJPour aller plus loin, et formater la diffusion, on pourra s’orienter vers un automate gratuit : RadioDJ est le logiciel de diffusion radio le plus abouti dans sa catĂ©gorie. Il permettra de crĂ©er des règles de rotation des morceaux, d’insĂ©rer des jingles, de programmer la diffusion d’Ă©missions prĂ©-enregistrĂ©es et mĂŞme d’envoyer au serveur le flux audio. Notons au passage que dans ce cas, l’ordinateur peut ne pas disposer d’une carte son, il sera simplement connectĂ© Ă  internet.

D’autres solutions, payantes cette fois, existent et permettront plus de souplesse : je ne citerai ici que deux d’entre-elles : Sam Broacaster Pro – le pionnier, et Mairlist, le polyvalent. L’un comme l’autre permettent de gĂ©rer les rotations, disposent d’un calendrier, intĂ©grer du voicetrack, et peuvent se suffire Ă  eux-mĂŞme, dans le sens oĂą ils intègrent Ă©galement la possibilitĂ© de crĂ©er le flux, intègrent un macro-langage de programmation permettant de crĂ©er des scripts rĂ©pondants exactement aux besoin de l’antenne. Dans le cas de Mairlist, il pourra aussi ĂŞtre utilisĂ© pour les Ă©missions en direct, se transformant en un vĂ©ritable assistant : plusieurs lecteurs audio, cartoucheur, gestion du mixage, aide Ă  la programmation.

Le choix du logiciel dĂ©pendra donc principalement du format d’antenne qu’on souhaitera, mais seuls les logiciels professionnels permettront de gĂ©nĂ©rer un image propre.

Avant de passer Ă  la suite, arrĂŞtons nous sur le choix de l’ordinateur. Celui-ci n’est pas forcĂ©ment un foudre de guerre. Notre attention devra plutĂ´t se porter sur sa fiabilitĂ©. Un PC de rĂ©cupĂ©ration, d’une ou deux gĂ©nĂ©rations passĂ©e, devrait parfaitement faire l’affaire. Peut ĂŞtre faudra t-il lui adjoindre un disque dur de capacitĂ© adaptĂ©e Ă  votre discothèque, et Ă©ventuellement une carte son. Pourvu que celui-ci soit en capacitĂ© d’ĂŞtre maintenu, ça fera l’affaire. On privilĂ©giera tout de mĂŞme les machine de grandes marques, pour le service qu’on peut en attendre et le suivi des pièces dĂ©tachĂ©es. Une dernière remarque : le système d’exploitation. A l’heure de la rĂ©daction de ces lignes, Windows 10 domine le marchĂ©, la plupart des PC en sont prĂ©-Ă©quipĂ©, ça ne vous aura sans doute pas Ă©chappĂ©. La tentation peut alors ĂŞtre grande d’aller vers une solution alternative, Linux par exemple pour n’en citer qu’une. L’idĂ©e semble au premier abord sĂ©duisante, prenant en compte l’aspect libre, open-source, et la gratuitĂ©. Le frein majeur sera alors l’offre logicielle restreinte, ou une complexitĂ© extreme dans la mise en oeuvre. Je me doit alors de citer le poids lourd de l’automation radio sur Linux : Rivendell. Il s’agit d’une offre (gratuite) composĂ©e de plusieurs logiciels : un automate, un gestionnaire de programme et de librairie, des outils d’administration. C’est sans doute l’offre la plus cohĂ©rente et complète sur Linux pour une radio associative ou une Webradio, mais la mise en oeuvre nĂ©cessitera d’avoir sous la main des compĂ©tences pointues, tant en système (maitrise de l’environnement Linux), que pour l’installation et la configuration du logiciel.

Interface d'Airtime

Autre solution sous linux : Airtime. Il s’agit lĂ  d’un concept sĂ©duisant, basĂ© sur l’utilisation d’un serveur web. L’atout majeur d’Airtime, c’est d’ĂŞtre dĂ©localisable et utilisable par plusieurs personnes en mĂŞme temps, sans contrainte de lieu. Il est ainsi possible de gĂ©rer sa radio de partout, de confier des tranches horaires Ă  des utilisateurs spĂ©cifiques, de partager des contenus facilement. Comme pour Rivendell, la mise en oeuvre est assez complexe pour un utilisateur lambda ; il sera sans doute nĂ©cessaire de sous-traiter l’installation. Notez qu’une offre « pro » est proposĂ©e, moyennant finance… Quoi qu’il en soit c’est une solution qui mĂ©rite d’ĂŞtre Ă©tudiĂ©e.

Le serveur de streaming

C’est bon ! Nous avons un automate de diffusion, il faut maintenant rendre publique notre programme (stream). Par analogie avec la radio « old school » – en FM ou RNT – le serveur de streaming sera l’Ă©metteur de notre web radio. C’est lĂ  que les auditeurs viendront se connecter pour Ă©couter notre radio.

LĂ  aussi, il existe plusieurs solutions pour diffuser sa radio en direct. De la plus simple en faisant confiance Ă  un prestataire tout-en-un, Ă  la plus complexe en montant son propre serveur. Le choix sera dictĂ© par les compĂ©tences disponible au sein de la structure. Bien souvent, on choisira de s’appuyer sur des solution clĂ©s-en-main, bien que celles-ci aient un coĂ»t plus ou moins Ă©levĂ©. Les opĂ©rateurs majeurs dans le domaine s’appellent Radioking et Radionomy. L’un comme l’autre proposeront des solutions simples d’utilisation, permettant Ă  peu de frais de crĂ©er assez rapidement sa radio en streaming, allant mĂŞme jusqu’Ă  proposer un site web et un lecteur pour mobiles, et se dĂ©marquent par le paiement des droits d’auteur. Par contre la simplicitĂ© des offres pourra ĂŞtre une forme de limitation : peu ou pas de possibilitĂ© de rĂ©aliser des directs, limite d’upload de fichiers audios (musique, Ă©mission). Souvent les limites principales sont le nombre de connexions simultanĂ©es d’auditeurs – ou le nombre d’auditeurs sur une pĂ©riode donnĂ©e, et la limitation de la bande passante, souvent limitĂ©e Ă  128Kb/s, ce qui de nos jours n’est plus pleinement satisfaisant. Ces deux facteurs de limitation se retrouvent Ă©galement chez la plupart des hĂ©bergeurs de stream. Cette deuxième catĂ©gorie d’acteur ne proposent pas de services autres que le serveur de streaming. C’est la solution intermĂ©diaire entre le tout-en-un de Radioking et Radionomy, et le serveur personnel dĂ©diĂ©. Le mastodonte de cette catĂ©gorie est Infomaniak, sociĂ©tĂ© Suisse implantĂ©e sur ce marchĂ© depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000.

Pour terminer, mais demandant des compĂ©tences en gestion système et rĂ©seau, c’est de gĂ©rer soi-mĂŞme son propre serveur. Oui, c’est possible, mais pas forcĂ©ment accessible Ă  tous. MalgrĂ© de nombreux points nĂ©gatifs Ă  mettre dans la balance du choix, c’est une solution qui peut s’avĂ©rer Ă©conomique et versatile. Quand je dis Ă©conomique, je ne parle pas du temps, mais strictement financier (il est possible aujourd’hui de louer des serveurs pour quelques euros par mois), si tant est que la gestion technique reste au sain de l’Ă©quipe.

Et c’est tout ?

Non ! Car il faudra en fonction de la solution retenue, une connexion Ă  internet la plus stable possible, un local pour entreposer les machines. Il va sans dire qu’on pourrait Ă©galement prendre en compte la consommation Ă©lectrique et le temps homme nĂ©cessaire Ă  la mise en place et la maintenance du système.


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