Webradio : le format

Par le 20 janvier 2019

Lancer une Webradio nĂ©cessite dans un premier temps de choisir un format : Ă  l’image de la radio telle qu’on la connaissait jusqu’Ă  l’aube des annĂ©es 10 – entendons plutĂ´t 2010 que 1910 – le mĂ©dia Webradio peut prendre diffĂ©rentes formes. Du simple podcast distillĂ© sans frĂ©quence fixe Ă  une vĂ©ritable radio, diffusant 24h/24 et 7J/7 (sur le web exclusivement, ou adossĂ© Ă  une frĂ©quence FM ou un canal RNT), tous les intermĂ©diaires sont possibles. On pourrait imaginer de ne diffuser que le soir, le week-end, lors d’un Ă©vĂ©nement particulier, seulement en direct, seulement des Ă©missions prĂ©-enregistrĂ©es, et pourquoi pas les deux !

Le choix de ce format entrainera des contraintes plus oĂą moins complexes, que ce soit humain, technique ou matĂ©riel. Nous aurons l’occasion de voir au fil des prochains articles que l’aspect matĂ©riel sera sans doute le plus simple Ă  gĂ©rer. Ce ne sera pas forcĂ©ment le cas du facteur humain, et en liaison directe, la partie technique.

Le choix du format sera dĂ©terminant dans l’intĂ©rĂŞt que l’auditeur aura pour le programme : il existe aujourd’hui une offre importante de contenus sur la toile. Du simple robinet Ă  musique (thĂ©matique ou non) Ă  des contenus parlĂ©s de tous genres sous forme de capsules, la question du format est donc une forme d’identitĂ© propre Ă  chaque diffuseur.

S’il s’agit de rĂ©aliser des podcasts, diffusĂ©s sans rĂ©elle planification, une Ă©quipe restreinte suffira. Pour assurer un programme consistant 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, il faudra de fait une Ă©quipe importante, des compĂ©tences techniques plus pointues, c’est une Ă©vidence. Tout ça pour dire, que ce choix de format doit ĂŞtre liĂ© aux ressources humaines qu’il sera possible de mobiliser autour du projet. La rĂ©alisation d’une Ă©mission prend du temps, incompressible. La prĂ©paration des contenus, recherche documentaire, rĂ©daction et sĂ©lection d’illustrations, l’enregistrement des sons, le montage et le mixage peuvent nĂ©cessiter plusieurs heures pour la rĂ©alisation d’une capsule de quelques minutes. MĂŞme pour une Ă©mission en direct, le temps de prĂ©paration pourra se compter en heures.

« Less is more », c’est ainsi qu’on dit outre-atlantique pour privilĂ©gier la qualitĂ© au dĂ©triment de la quantitĂ©. Nous devront garder Ă  l’esprit que faire de la radio c’est bien… mais ĂŞtre Ă©coutĂ© c’est mieux et plus motivant. En produisant peu de contenu, mais de qualitĂ© – tant sur le fond que technique – on augmentera les chances d’ĂŞtre suivi, et de former une communautĂ© d’auditeurs assidus. Cette devise sera le fil rouge de nos rĂ©flexions dans le futur.

Gardons aussi Ă  l’esprit qu’il faudra inscrire notre projet dans la durĂ©e. La production d’un podcast très Ă©pisodiquement ne justifie pas Ă  lui seul la crĂ©ation d’une Webradio. Si tel est le ca, il sera prĂ©fĂ©rable de se rapprocher d’un partenaire pour la diffusion. Beaucoup de radios et Webradios seront heureuses de diffuser des contenus Ă©manants d’initiatives extĂ©rieures Ă  leur rĂ©daction. C’est de loin d’ailleurs la meilleur option pour se lancer dans l’aventure sans prendre trop de risque. De nombreux exemples existent, et bien souvent c’est bĂ©nĂ©fique aux deux parties : d’un cĂ´tĂ© le producteur bĂ©nĂ©ficie de la visibilitĂ© de l’antenne ou site web hĂ´te, et de l’autre cĂ´tĂ© l’hĂ´te agrĂ©mente son programme de nouvelles Ă©missions ou chroniques. Par la mĂŞme occasion, c’est aussi la bonne solution pour partager des expĂ©riences, pour se former auprès d’un acteur dĂ©jĂ  ancrĂ© et compĂ©tent.

Le choix du format sera donc guidĂ© par la capacitĂ© Ă  mobiliser les ressources humaines, les contraintes de crĂ©ation de contenu Ă  date fixe, mais aussi par la capacitĂ© Ă  disposer des Ă©quipements et locaux nĂ©cessaires Ă  la production. Dans l’optique de diffuser du contenu en direct, il est clair que l’amĂ©nagement d’un studio et son Ă©quipement technique est l’Ă©tape dĂ©terminante Ă  la survie du projet. Il faudra chiffrer les coĂ»ts en dĂ©coulant avant de se lancer dans l’aventure. A contrario, l’Ă©quipement nĂ©cessaire Ă  la rĂ©alisation de podcasts occasionnels peut se rĂ©sumer Ă  un micro, un casque, un enregistreur audio numĂ©rique et l’accès Ă  un ordinateur. LĂ  encore, au dĂ©but de l’aventure, il est prĂ©fĂ©rable de trouver un partenaire qui peut mettre Ă  disposition ces moyens, et idĂ©alement accompagner les utilisateurs dans leurs premiers pas.

Nous ne pouvons clore ce chapitre sans Ă©voquer les aspects juridiques et lĂ©gaux. Bien que beaucoup d’Ă©diteurs de Webradios ne se prĂ©occupent pas de ces aspects, ils existent bel et bien ! En France, le CSA et la SACEM sont les principaux organismes rĂ©gulateurs. Le premier est garant des aspects relatifs Ă  la radio-diffusion et la diffusion numĂ©rique de contenus, l’autre protège les auteurs et perçoit les redevances.

La crĂ©ation d’une Webradio doit ĂŞtre dĂ©clarĂ© au CSA, mais ne nĂ©cessite pas systĂ©matiquement d’une autorisation. CĂ´tĂ© SACEM, c’est plus compliquĂ©, et nĂ©cessite bien souvent de se rapprocher d’une dĂ©lĂ©gation rĂ©gionale ou locale.

Notons toutefois que dans le cas d’un flux en streaming, la simple dĂ©claration sur le site du SESAM et l’acquittement d’un droit forfaitaire annuel est suffisant. Ces dĂ©marches n’excluent pas toutefois les demandes d’autorisations de reproduction et radiodiffusion des oeuvres.


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